2008. Choléra.

Publié le par sfr69

Le Zimbabwe était autrefois un grenier à céréales de l'Afrique, avec un partage du sol extrêmement inégalitaire, quelques milliers de fermiers blancs qui contrôlaient la majorité des fermes fertiles. Ca s'appelait la "Rhodésie". C'est devenu indépendant, heureusement, près de deux décennies après le début des indépendances d'Etats africains. Le chef d'Etat du nouveau pays libre s'appelait Robert Mugabe; presque 30 ans plus tard il est toujours là, bafouant les élections, régnant sur un pays ruiné. On a expulsé les Blancs de leurs fermes, on a corrompu et fait régner la terreur sur toute voix discordante. Aujourd'hui le taux de chômage dépasse les 80% et les banques distribuent des billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens ! La communauté internationale qui n'hésite pas à réagir quand des intérêts occidentaux et/ou pétroliers sont en jeu n'a pas fait grand chose pour éviter cette dérive incontrôlable d'un régime désavoué (aux dernières élections) mais qui se maintient en place. 
Il semble qu'on va agir. Car il ne s'agit plus simplement de politique et d'économie mais de santé humaine. Le choléra est réapparu. Le choléra, c'était le fléau redouté chez nous au XIXe siècle. Une épidémie provoque des milliers de morts en France en 1832, les autorités paniquées instituent des "commissions de salubrité" pour glaner quelques conseils servant à endiguer l'épidémie ou au moins éviter son retour. Les poussées sporadiques de choléra, souvent originaires d'Asie et introduites par les ports (Le Havre, Marseille), ont contribué à la lente prise de conscience de la nécessité d'une action publique pour améliorer l'environnement des citadins. L'action publique n'allait pas de soi dans un siècle LIBERAL où la gestion en bon père de famille était l'objectif de bien des municipalités. Au début du siècle dernier, l'Europe vécut ses derniers moments d'angoisse, en Italie (lisez Mort à Venise, de Thomas Mann), ou chez le Tsar, à Saint-Pétersbourg, tandis que le fléau continuait à sévir en Afrique (Tchad 1994) ou au Bangladesh.

2008. Un nombre incalculable (même si des estimations existent) d'humains n'ont pas accès à l'eau potable à domicile et n'ont pas d'assainissement.
Le choléra revient donc pour la énième fois, dans un pays en faillite politique, économique et alimentaire.

Publié dans Société

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