Quoi de neuf sous le soleil ?

Publié le par sfr69

Certain-e-s m'ont judicieusement fait remarquer ces dernières semaines que le blog n'était plus beaucoup alimenté !
Eh oui, quand on travaille, on n'a pas toujours le temps de se poser pour faire part de ses impressions aux fidèles internautes !
Alors, voici un 33e article (quand même, depuis novembre 2008) sur mon thème d'intérêt privilégié, et alors que la situation de l'enseignement supérieur est toujours assez floue.

La ministre de l'enseignement supérieur se félicite d'un décret "réécrit" avec 4 syndicats, décret qui doit régler le statut des enseignants-chercheurs. Il n'est cependant pas sûr que le feuilleton soit terminé.

D'ailleurs les enseignants-chercheurs sont encore en colère, notamment dans les disciplines classiques (lettres, histoire, maths, etc.) : en effet, une partie de leur travail, en licence et master, est orienté vers la préparation des étudiants aux concours de l'enseignement. Or, voilà qu'on veut réformer le CAPES et l'agrégation, concours pour enseigner dans les collèges et lycées: sous couvert de délivrer le Master aux futurs professeurs, on supprimerait l'année de stage rémunérée (environ 1300 euros par mois) qui suivait jusqu'ici le concours, par des stages AVANT le concours et moins rémunérés. Tout bénéfice pour les caisses de l'Etat. Peut-être moins pour la formation : car si on apprend sur le tas le métier, quid de la préparation à des concours sélectifs (5 à 15% des reçus selon les filières) ? La solution semble trouvée: simplifier les concours, au risque de trouver de futurs enseignants qui maîtriseront bien moins leur discipline.
Résultat: économie de moyens, économie de connaissances. Et un discours politique qui proclame à qui veut l'entendre que les enseignants "mastérisés" seront mieux formés !
Mais un professeur est déjà à Bac +5 dans beaucoup de cas : Licence (3 ans) + concours (1 an) + année de stage et de formation en IUFM (1 an) = 5 ans.
Il suffirait peut-être de réformer les IUFM en gardant le meilleur et en écoutant les suggestions - souvent pertinentes - des jeune profs pour les améliorer.
On peut se demander si les réformes actuelles sont pensées pour économiser des bouts de chandelle, ou pour vraiment améliorer l'éducation nationale.

Avis aux espions du ministère s'ils lisent ce message par le truchement de leur surveillance électronique...Toute réforme mérite qu'on y consacre du temps et une consultation sincère et en profondeur de "la base" ; celle-ci semble dans le cas présent largement défavorable au projet qu'on veut lui imposer (même les présidents d'université). Faites passer le message aux cabinets des ministres !
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E
Le meilleur moyen de se former au métier d'enseignant selon moi : assister à moult cours donnés par des profs chevronnés mais non donneurs de leçons, qui acceptent modestement d'être vus dans leur classe, et piocher ici et là, non des recettes mais des attitudes, des manières de faire, de dire, bref des "trucs" qui marchent ! Bien sûr, ce n'est possible que si l'on a du temps devant soi (impossible avec 18 heures durant l'année de stage) !
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E
Vu sur un quotidien national hier : en Allemagne, on manque si cruellement de candidats au merveilleux métier d'enseignant (largement vilipendé par le politique depuis plusieurs années)que l'on est obligé de recourir à des campagnes de pub pour attirer des vocations !
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